No man’s land (Nikogarsnja zemlja)
Un film de Danis Tanovic
Avec Branko Djuric, Rene Bitorajac, Filip Sovagovic, Georges Siatidis, Serge-Henri Valcke, Sacha Kremer, Alain Eloy, Katrin Cartlidge…
No man’s land raconte l’histoire d’un serbe et d’un croate, qui, alors que la guerre fait rage entre les deux communautés, vont se retrouver dans une tranchée au milieu du no man’s land, cette terre entre deux lignes ennemies, sous le feu de leurs camps respectifs.
Ces deux hommes Ciki et Nino sont donc obligé de se supporter, surtout que Cera, autre croate, est allongé sur une mine et ne peut compter que sur l’aide de ses camarades d’infortune.
Alors qu’une brigade de casques
bleus intervient contre les ordres, les médias présents s’emparent de l’affaire,
symbole absurde d’une guerre qui oppose des gens qui parlent la même langue et
habitent les mêmes terres.
Le film de Tanovic, justement récompensé par l’Oscar du meilleur film étranger en 2002 (face notamment au Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, de Jean-Pierre Jeuent), mais aussi du prix du meilleur scénario au Festival international du film de Cannes en 2001, son premier long par ailleurs, est un plaidoyer contre l’absurdité de la guerre.
Drôle et touchant, il a choisi de ne pas faire un étalage de corps et de batailles mais simplement de filmer des hommes qui ont eu une vie semblable, la même petite amie à des époques différentes, mais qui sont devenus des soldats ennemis. A cause de la folie d’une poignée d’entre eux, la guerre a commencé. Et les hommes sont allés défendre leurs terres, leurs familles.
La mise en scène est très réussie, notamment dans l’espace confiné de la tranchée où se déroule une grande partie du film.
Grâce à de très bons comédiens, Branko Djuric notamment, on est saisi par cette histoire simple mais dramatique. On essaye de comprendre les raisons de cette guerre mais comme eux nous ne comprenons pas, nous sommes comme les médias et les casques bleus, les spectateurs de conflits que nous préférons parfois ignorer, oublier.
Le final, remarquable, résume à lui seul ces sentiments et ne nous fait pourtant pas oublier les drames de cette guerre. Car No man’s land est un épisode, presque anecdotique, d’une guerre qui a compté tant de drames.
Le premier long de Tanovic est une réussite et mérite d’être découvert.
En attendant son prochain opus, L’enfer, avec notamment Emmanuelle Béart, Marie Gillain et Karin Viard. Suivez l’évolution du projet et les dernières infos ici.
Arnaud Meunier
12/04/2005